Après Jean Willot, Christine Renon : des drames qui en disent long sur la scandaleuse dégradation de nos conditions de travail. Ça suffit!

Nos deux collègues ont chacun laissé une lettre derrière eux.

Après notre collègue Jean Willot, 57 ans, dont le corps a été découvert vendredi 15 mars 2019, pendu à un arbre avec sur lui, une lettre, dans laquelle il écrivait ne pas supporter les accusations de parents d’élèves ; Christine Renon, collègue directrice de Pantin s’est donné la mort sur son lieu de travail ce week-end. Elle avait 58 ans.

Le suicide de notre collègue met encore une fois en exergue les carences de l’Education nationale à protéger ses personnels. La hiérarchie de l’Education nationale ne met en œuvre que trop rarement en application l’article 11 du Statut, à savoir la protection fonctionnelle.

Dans son courrier, Christine Renon met en avant la charge de travail, l’épuisement, les pressions de la hiérarchie, les incohérences et les absurdités de notre ministère. Il s’agit bien des conséquences des multiples « réformes » imposées aux personnels par le gouvernement.

Cette lettre est à faire connaître! Vous la trouverez ici : La lettre de Christine Renon

Selon le témoignage recueilli par l’AFP, elle aurait ainsi posté quinze lettres dans lesquelles elle « met en cause la surdité de la hiérarchie et l’absurdité de ses conditions de travail ». Elle évoque « les demandes sans queue ni tête, les tâches chronophages, les incidents avec les familles… Et l’absence de soutien de la hiérarchie. Elle écrit qu’ « elle se supprime pour ça ».

Faisons le savoir !  Elle ne peut pas être morte pour rien.

Un rassemblement a eu lieu jeudi 26 à Pantin devant l’école. 

Le SNFOLC 44 apporte tout son soutien aux collègues de l’école maternelle Méhul de Pantin et apporte ses condoléances à sa famille et à ses proches.

Communiqué du SNUDI FO 93

auquel notre collègue a écrit

Suicide de notre collègue Christine, directrice à Pantin,

Consternation, sidération et colère !

 Cette affaire sera traitée avec toute la dignité qu’elle réclame,

 toute la détermination qu’elle nécessite.

Lundi matin une de nos collègues, Christine, directrice à Pantin, a été retrouvée décédée sur son lieu de travail. L’ensemble des salariés de l’école, les parents mais aussi tous ceux qui la connaissaient sont tristes et consternés.

Le Snudi FO adresse toutes ses condoléances à la famille avec qui il est en contact et s’associe à sa douleur.

Nous sommes tous sidérés par ce geste dramatique.

Les directeurs ont reçu une lettre de cette collègue expliquant les raisons de cette décision. Vous trouverez, ci-joint, l’intégralité de celle-ci. C’est édifiant. Ce sont bien les conditions de travail qui ont fait craquer Christine. Au « pas de vague » très institutionnel, Christine a répondu par sa lettre. Nous vous invitons à la lire et à en parler autour de vous.

Christine a envoyé au Snudi FO 93 un dossier avec un mot manuscrit. Par là elle veut que, tous ensemble, dans l’unité, nous menions le combat pour dire : Plus jamais !

Ce qu’a vécu Christine, ce que nous vivons, nous, directeurs, professeurs des écoles, contractuels, AESH est scandaleux ! Pour le Snudi FO 93 il y aura désormais un avant et un après !

Une intersyndicale est prévue demain jeudi.

Avec dignité et détermination, nous organiserons dans l’unité la plus large des hommages pour Christine et les mobilisations à venir.

Nous vous tiendrons au courant des suites rapidement.

Bobigny, le 25 septembre 2019

Pour le bureau du Snudi FO 93,

César Landron

Secrétaire départemental